La TOHU est ancrée depuis 2004 au cœur du quartier Saint-Michel, dans le nord-est de Montréal. Découvrez brièvement son histoire et ses spécificités, ses attraits principaux aujourd’hui, et le rôle que joue la TOHU dans le dynamisme économique, social et culturel du quartier.
UNE BRÈVE HISTOIRE DE SAINT-MICHEL
C’est sous la forme d’une paroisse agricole développée par les Sulpiciens que naît, au début des années 1700, ce qui deviendra Saint-Michel : un premier hameau s’enracine autour de la Côte Saint-Michel (l’actuelle rue Jarry) avec quelques forges et carrières de pierre. Le paysage y reste longtemps rustique et bucolique, inspirant déjà les artistes comme ceux du Groupe des Peintres de la montée Saint- Michel.
Il faut attendre deux siècles et demi et la sortie de la Deuxième guerre mondiale pour que le secteur, toujours largement agricole en 1945, se développe et s’urbanise de façon fulgurante, passant de 6 000 à 68 000 habitants en deux décennies seulement. L’expansion des deux immenses carrières Miron et Francon, dont le calcaire sert à bâtir l’hôpital Ste-Justine, la place Ville-Marie ou le Complexe Desjardins, est source de fierté et d’emploi pour une population ouvrière croissante, à laquelle viennent s’ajouter les premières vagues d’immigration européenne (Italiens, Portugais) et les vétérans de l’Armée. École, églises et hôpitaux se multiplient… et le cinéma arrive !
La construction de l’autoroute métropolitaine en 1959 coupe toutefois la nouvelle Ville en deux, avec un secteur administratif du côté sud, développé autour du parc octogonal qui accueille la station de métro Saint-Michel. Le nord, lui, semble laissé à l’abandon, subissant un développement urbain désordonné et les désagréments d’un secteur trop manufacturier. Les carrières, véritables gouffres béants, occupent 40% du territoire michelois, tandis que de nouvelles vagues d’immigration, originaires des pays du Sud, se succèdent au fil des événements politiques.
En 1968, Saint-Michel est annexée à la Ville de Montréal, dont elle devient un simple quartier. Les dynamitages s’accélèrent dans la carrière Miron à mesure que commence l’enfouissement des déchets. Le mécontentement et la mobilisation citoyenne font leur apparition.
Après deux décennies de luttes, la Ville acquiert les deux carrières en 1984 et planifie l’arrêt progressif de l’enfouissement (effectif en 2000 seulement, avec près de 40 millions de tonnes de déchets au total) et la transformation du site en un vaste parc urbain. La destruction en 1987 des deux cheminées rouges et blanches de la carrière Miron, devant des milliers de curieux, reste un moment fort de l’histoire du quartier.
Au tournant des années 2000, l’arrivée du Cirque du Soleil puis le déploiement complet de la Cité des arts du cirque, donnent un nouveau souffle au quartier. Quant à la carrière Francon, elle sert pour le moment de dépôt à neige et se cherche elle aussi une deuxième vocation.
Aujourd’hui, Saint-Michel reste un quartier disparate, globalement défavorisé quoi que les conditions de vie s’y améliorent constamment. Le taux de chômage reste plus élevé qu’ailleurs à Montréal (13,7% vs 9%), 32,5% des résidents sont sans diplôme (vs 17%) et 40% des familles y sont monoparentales.
Mais Saint-Michel est aussi un quartier irrésistiblement jeune (25% des Michelois ont moins de 20 ans) et multiculturel, avec 49,3% d’immigrants et 62 communautés culturelles. Moins de 40% des résidents ont le français pour langue maternelle : vous avez autant de chance d’y entendre parler le créole haïtien, l’espagnol, l’arabe ou le vietnamien. Un parfait exemple de vivre-ensemble et de dialogue interculturel, que vous retrouverez dans les commerces, les restaurants… et jusqu’à la TOHU !