La TOHU, bâtiment vert

Afin de refléter le volet Terre de sa mission, la TOHU ne pouvait se contenter d’être une salle de spectacle comme les autres : son bâtiment se devait aussi de répondre aux plus hautes exigences environnementales.

À son ouverture en 2004, il était le premier bâtiment vert certifié LEED-Or Canada au Québec. Ce programme (Leadership in Energy and Environmental Design) impose des normes et des critères de respect environnemental des plus sévères, tant lors de la construction que de la gestion d'un immeuble.

Entrer à la TOHU, c'est donc pénétrer dans un univers où le souci environnemental imprègne chaque espace, chaque expérience. Voici quelques-unes de ses particularités.

GÉOTHERMIE PASSIVE

Pour réguler la température intérieure du Pavillon, la TOHU a recours à la géothermie passive qui consiste à introduire l’air extérieur sous terre, à une profondeur de deux mètres dans un conduit souterrain, puis de le faire pénétrer dans l’édifice. Les puits géothermiques de la TOHU font 60 mètres. Cette distance permet à l’air d’être pré-chauffé ou pré-refroidi d’environ 7 degrés Celsius, selon la saison.

GÉOTHERMIE CONVENTIONNELLE

En 2007, cinq puits géothermiques ont été creusés sur le site de la TOHU. D’une profondeur de 325 pieds, là où la température se stabilise à l’année entre 9 et 21 degrés Celcius, ces puits permettent la géothermie à très basse énergie. Leur utilisation est fort simple : la température sous terre étant différente de celle à la surface, il s’agit d’extraire la chaleur sol pour l’utiliser comme chauffage (en hiver) ou, au contraire, injecter la chaleur excédentaire sous le sol pour le rafraîchissement (été). À la TOHU, les puits sont ainsi utilisés pour le chauffage et le rafraîchissement de l’intérieur du bâtiment administratif.

CHAUFFAGE AU BIOGAZ

Une des principales applications des concepts de développement durable, de revalorisation et d’économie circulaire repose dans le partenariat avec la centrale électrique Biomont, située juste de l’autre côté de la rue.

Celle-ci capte le biogaz issu des résidus de déchets du Complexe environnemental de Saint-Michel (l’ancien dépotoir municipal devenu le parc Frédéric-Back ; les grandes sphères blanches que vous apercevez en vous y promenant sont autant de points de contrôle de la pression liée aux puits de captage) et le convertit en électricité, via trois moteurs à combustion interne couplés à trois génératrices d’une puissance de 1,6MW chacune. Cette électricité est ensuite vendue à Hydro-Québec Distribution.

La chaleur résiduelle produite par les moteurs durant le processus est transférée à l’eau, qui est utilisée pour le chauffage des installations avoisinantes de la TOHU et du Cirque du Soleil. Il reste encore de grandes quantités excédentaires de chaleur et plusieurs projets sont à l’étude, incluant une serre urbaine. Les canalisations qui rejoignent la TOHU permettent également de chauffer la dalle de béton qui recouvre depuis 2018 l’entrée principale du public, permettant de la garder sécuritaire en tout temps même l’hiver.

VENTILATION NATURELLE ET HYBRIDE

Ce concept utilise l'effet de cheminée de la salle de spectacle, haute de 23 mètres, pour évacuer l'air chaud. Il consomme 70% moins d'énergie que les systèmes de ventilation traditionnels. L'air de la salle se réchauffe graduellement et, puisque l'air chaud est plus léger que l'air froid, il monte jusqu'au haut de la salle par un effet dit de cheminée. Lorsque la température extérieure le permet, la TOHU bénéficie ainsi d'un système de ventilation naturelle à très basse vélocité, donc très peu énergivore, pour alimenter la salle de spectacle.

ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX RECYCLÉS

Les rampes de la balustrade du grand escalier proviennent des autos tamponneuses de La Ronde. Aussi, des poutres recyclées provenant des usines Angus ont été intégrées à la structure du Pavillon. Les dormants de chemin de fer (CN) ont aussi été nettoyés et décontaminés pour faire l'entrée. Finalement, le revêtement extérieur de la TOHU est fait de fibrociment (ciment et bran de scie). Mis en valeur à la TOHU, ces éléments symbolisent le patrimoine industriel de la métropole. Certaines bornes de stationnement pour vélos sont également faites de vieux rayons recyclés.

TOITS VERTS

Depuis 2006, trois surfaces végétales recouvrent la toiture des bureaux du rez-de-chaussée, des toilettes publiques et de l’entrée nord de la TOHU.

Le système actuellement utilisé se compose d’un panneau de drainage, d’une membrane anti-racines et d’un mélange de terre, d’engrais et d’autres substances organiques. Les plantes sélectionnées nécessitent un minimum d’entretien. En plus d’absorber et de gérer l’eau de pluie, de telles toitures permettent de réduire les variations de température de même que la charge de climatisation et de chauffage.

Elles contribuent à diminuer les îlots de chaleur en milieu urbain et protègent également la membrane du toit des rayons ultra-violets, augmentant ainsi sa durée de vie.

BASSIN NATURALISÉ

Le bassin naturalisé longeant le bâtiment administratif recueille les eaux de pluie provenant des toitures à l'aide d'une membrane géotextile et d'une couche d'argile qui retient l'eau.

Éventuellement, cette eau se dissipe par évaporation ou par percolation dans le sol. Le bassin permet la rétention des eaux pluviales, ce qui évite d'engorger le réseau d'égout pluvial de la Ville de Montréal, tout en alimentant les plantes aquatiques du marais.

JARDINS

Le jardin potager de la TOHU, en plus de fournir des légumes biologiques de qualité, constitue un élément de sensibilisation à l’agriculture urbaine. Une des trois parcelles est prêtée au Carrefour populaire Saint-Michel pour servir de jardin communautaire et d’outil d’éducation. Les deux autres, gérées par des organismes en agriculture urbaine, sont à la disposition du Bistro, qui s’y approvisionne en fines herbes et en légumes de saison, ainsi que des employés de la TOHU. Sur le reste du terrain, l’ensemble de la végétation est indigène et le recours au gazon est minimal.

RUCHES

Grâce à une collaboration avec Miel Montréal, la TOHU joint les rangs des 45 institutions montréalaises qui hébergent une ruche. Ce projet permettra aux abeilles qui sont présentement une espèce en difficulté dans de nombreuses régions du monde, de polliniser librement sur le Complexe environnemental de Saint-Michel.

Les deux ruches regroupent entre 80 000 et 140 000 abeilles. Lors de votre prochain passage à la TOHU, procurez-vous notre miel en vente au bistro!

La TOHU a également installé un sentier mellifère à proximité des ruches. Ce dernier, conçu et réalisé en partenariat Miel Montréal, se veut un exemple d’une intervention favorable à la biodiversité. Ce qui était avant une pelouse accueille maintenant plusieurs espèces indigènes et mellifères, lesquelles attirent de nombreux insectes pollinisateurs chaque été ! Le grand public peut visiter les ruchers de la TOHU de manière autonome ou lors de visite guidée, en empruntant le sentier des pollinisateurs.