HA HA HA

OKIDOK présente, un titre simple et efficace qui en dit long sur la teneur du spectacle. Un titre comme un pari car ici, le rire est maître; il s’affiche, tantôt en finesse, tantôt à grands éclats, sur les lèvres d’un public sans âge. Sur scène, deux de drôles de personnages: le nez rouge, la dégaine ne sont pas sans rappeler les clowns des pays de l’Est. Mais ce clin d’œil à la tradition se double d’un goût prononcé pour l’imaginaire, allié à un sens inné du comique, et à une technique d’acrobates hors pair. Autant d’éléments qui font de Ha Ha Ha un spectacle fantasque, univers mystérieux d’un duo clownesque, à la frontière des dessins animés de Tex Avery et du théâtre d’objets.

Succession de sketches aussi improbables que désopilants, se joue des artifices et autres flonflons. Une sobriété que seuls quelques objets viennent bousculer, prétextes à de nouveaux gags, à une nouvelle fantaisie: un ballon tombant des airs, une carotte rebelle, une porte s’ouvrant sur le néant, l’insolite croise sans cesse l’inventivité. Tout est regards, mimiques, rapports de force aussi, car les acolytes sont tour à tour sujets, rivaux ou alliés. Un spectacle complet, construit tout en finesse et en simplicité.